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Chronologie de l'épidémie
La première sépulture où est noté "il mourut de la peste" est celle de Gui Brousse le 01/04/1632. C'est d'ailleurs la seule du mois d'avril et elle précède d'un mois le début réel de l'épidémie.
Année 1632 : 198 décès dont 145 dus à la peste
Avril : 1 sépulture (1 homme)
Mai : 20 sépultures (8 femmes, 6 hommes, 6 enfants)
Juin : 14 sépultures (4 femmes, 3 hommes, 7 enfants)
Juillet : 17 sépultures (2 femmes, 7 hommes, 8 enfants)
Août : 7 sépultures (3 femmes, 2 hommes, 2 enfants)
Septembre : 21 sépultures (6 femmes, 10 hommes, 5 enfants)
Octobre : 20 sépultures (8 femmes, 7 hommes, 5 enfants)
Novembre : 32 sépultures (10 femmes, 13 hommes, 9 enfants) (La journée du 17 novembre fut la plus meurtrière : 5 sépultures)
Décembre : 13 sépultures (2 femmes, 3 hommes, 8 enfants)
Année 1633 : 92 décès dont 46 dus à la peste (relevés ci-dessous)
Janvier : 16 sépultures (4 femmes, 6 hommes, 6 enfants)
Février : 20 sépultures (3 femmes, 10 hommes, 7 enfants)
Mars : 7 sépultures (3 hommes, 4 enfants) (puis 7 sépultures d'affilée sans annotation de peste)
Avril : 3 sépultures (2 hommes, un enfant)
Guillaume Geffray est le dernier de cette liste, en marge de son acte de sépulture est noté "il semble qu'il est mort de la peste".
On peut noter aussi la sépulture de Mathurin Bohérée le 06/06/1636 devant laquelle est aussi noté "il mourut de la peste", mais comme c'est le seul décès annoté cette année-là, l'épidémie semble peu probable!
Incidence démographique
Bien que le nombre des sépultures soit variable d'une année sur l'autre, les effets de la peste se remarquent facilement. En effet, on enregistre de 28 à 111 sépultures par an à Merdrignac entre 1629 et 1643 (la moyenne est de 57,5 par an, et si on excepte l'année 1639 qui compta 111 sépultures, cette moyenne tombe à 53 par an) pour les années « normales », alors qu'on en compte respectivement 198 en 1632 et 92 en 1633 ! Pour mémoire, l'année 1639 est une année où on a noté une épidémie de dysenterie en Bretagne.
Si on détaille les sépultures par mois, on voit que le nombre des sépultures totales est calqué sur le nombre de morts de la peste : pendant les mois sans peste de 1632 et 1633 (avant avril 1632 et après avril 1633) on enregistre en moyenne 3,6 sépultures par mois. Au plus fort de l'épidémie (novembre 1632) on comptera 39 sépultures, dont 32 dues à la peste ! La journée la plus meurtrière fut celle du 17 novembre : le fossoyeur creusa cinq tombes… il est d'ailleurs probable qu'à ce moment de l'épidémie les morts étaient jetés à la fosse commune !
Les relevés ne pouvant être tout à fait exacts, car la lecture des actes est difficile, le graphique de la répartition des décès n'est sans doute pas exact lui non plus. On note cependant une sur-représentation des hommes par rapport aux femmes, que je n'explique pas. Les enfants (on peut estimer qu'au-delà de 12 à 14 ans les enfants étaient notés sous leur nom propre) représentent plus du tiers des sépultures : les plus faibles payent toujours un lourd tribut à la maladie.
Véronique CHERIAUX
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