François Amaury CHERIAUX, soldat d'Empire


         

Si certains de nos aïeux ne nous laissent que peu de traces, d'autres ont mené une vie que nous pouvons suivre et comprendre, avec force détails et anecdotes, grâce aux documents laissés. J'ai choisi de vous raconter la vie de François Amaury CHERIAUX (grand-oncle de mon arrière-grand-père Pierre CHERIAUX), né en 1787, soldat d'Empire, titulaire de la médaille de Sainte-Hélène et aussi marchand de fer.

Ses origines


François Amaury, né le 27 février 1787 à Saint-Vran (qui s'orthographiait alors Saint-Véran), est le sixième enfant de mes ancêtres directs François CHERIAUX et Jeanne DAVY, laboureurs ou cultivateurs à Merdrignac (mais aussi à Saint-Launeuc ou Saint-Vran selon les périodes). Les CHERIAUX (dont le nom s'écrivait alors CHEREAU) font leur apparition à Merdrignac vers 1700, ils sont alors bûcherons ou laboureurs.

François CHERIAUX et Jeanne DAVY ont eu 10 enfants :
1) Pierre, né le 11/12/1777 à Merdrignac, laboureur à Trémorel, marié en l'an XIV à Trémorel avec Perrine NICOLAS, d'où Pierre
(descendance connue jusqu'à ce jour), Jean-Marie (descendance connue jusqu'à ce jour), Alexis Jean et Marie-Joseph,
2) Louis Marie, né le 25/09/1779 à Merdrignac, laboureur marié en 1811 à Merdrignac avec Marie Jeanne OLLIVOT, d'où Perrine, Jean-Baptiste
(deux descendances connues jusqu'à ce jour), Louis Marie, Pierre Marie, Mathurin et Alexis Mathurin (descendance connue jusqu'à ce jour),
3) Apolline, née le 13/11/1781 à Saint-Launeuc, morte en 1821,
4) Jean-René, né le 12/11/1783, mort à six semaines de vie,
5) Mathurine, née le 14/11/1784 à Saint-Launeuc, cultivatrice mariée en 1813 à Merdrignac avec son cousin issu de germain Pierre CHERIAUX, d'où Mathurine, François, Pierre, Jean-Baptiste
(mon arrière-arrière-grand-père), Julien Jean, Joseph Mathurin et Marie-Rose,
6)
François Amaury, dont nous parlons ici,
7) Marie, née le 16/11/1788 à St-Vran, mariée en 1822 à Merdrignac avec Mathurin DELUGEARD,
8) Julien, né le 17/05/1790 à Saint-Vran,
9) Perrine, née vers 1793, morte en 1816 à Merdrignac
10) Jean, né le 2ème jour complémentaire de l'an III à Saint Vran.

De tous ses frères et sœurs, François Amaury est le seul à avoir voyagé, c'est aussi le seul à avoir appris à lire et à écrire, et c'est enfin le seul à avoir exercé un autre métier que celui de laboureur. Il faut croire que ses années passées comme soldat, ainsi que sa pension militaire, l'ont aidé à sortir de sa condition initiale.


Ses faits d'armes, sa vie de soldat


Notre François incorpora le 61ème régiment d'infanterie de ligne en 1807, à l'âge de 20 ans, et servit dans la Grande Armée pendant deux années.

Le 61ème régiment d'infanterie de ligne, créé en 1699, portait aussi le surnom de « Vermandois ». On distinguait ses soldats par la couleur aurore des revers des parements et cols, par ses boutons blancs et ses poches en long. Entre 1807 et 1809 il faisait partie du IIIème corps d'Armée (Maréchal DAVOUT, Général de Division MORAND) et fut présent pendant la campagne de Pologne en 1807 aux batailles D'Eylau (8 février 1807), d'Ostrelenka et de Guttstadt. En 1809 durant la campagne d'Autriche, ce même régiment s'illustra à Ratisbonne, Abensberg, Landshut, Essling (21 et 22 mai 1809) et Wagram.



La bataille de Wagram fut sans doute l'une des plus formidables de toute l'histoire, en tous cas de toutes les batailles de Napoléon. Elle mit en présence les 5 et 6 juin 1809 près de 350000 soldats (180000 Autrichiens et 160000 Français), 1000 canons (480 côté autrichien et 560 côté français), sur un front de bataille s'étirant sur près de 15 km de long au nord-est de Vienne. Les pertes humaines furent effroyables : de chaque côté on déplora plus de 35000 morts ou blessés, estropiés à jamais. Bien que Napoléon ne disposât plus alors de ses troupes aguerries d'Austerlitz ou de Friedland (les troupes étaient composées pour moitié de vétérans et pour moitié de jeunes conscrits peu entraînés), l'issue de la bataille lui fut favorable, mais ce fut une victoire difficile et coûteuse sur bien des plans.

C'est lors de cette bataille de Wagram que François CHERIAUX eut la mâchoire fracassée par un coup de fusil, ce qui mit fin à sa carrière de militaire. Il rentra alors au pays comme soldat invalide pensionné.             


Suite